Depuis l’Antiquité, la monnaie joue un rôle crucial dans le développement des sociétés humaines en raison de ses fonctions essentielles. À la fois intermédiaire des échanges, unité de compte et réserve de valeur. Découvrons comment sa forme a évolué au cours de l’histoire. Du troc à Bitcoin, petit tour d’horizon sur l’histoire de la monnaie à travers le temps.
La monnaie-marchandise ou paléo-monnaie
Au départ, le troc était la méthode d’échange principale. Peu pratique, il nécessitait la double coïncidence des besoins. Par ailleurs, il pouvait s’avérer difficile à mettre en place en cas de biens non divisibles.
💡 Le mot Pécuniaire vient du latin Pecus qui signifie troupeau.
Par la suite, des unités d’échange apparaissent comme les coquillages, le grain d’orge ou encore le sel. Le mot salaire vient d’ailleurs du mot latin salarium qui signifie sel, denrée alimentaire précieuse qui permettait de conserver les aliments et avec lequel étaient payés les soldats et fonctionnaires de l’Empire romain. Puis, avec le temps et pour faciliter les échanges, des métaux précieux tels que le bronze, l’or et l’argent sont utilisés comme monnaie. Ces derniers étant acceptés pour leur valeur intrinsèque et leur rareté.
Les monnaies métalliques (1ʳᵉˢ monnaies historiques)
Plus tard, vers 650 avant JC, les premières pièces de monnaie frappées voient le jour en Lydie (l’actuelle Turquie). Fabriquées à partir d’un alliage d’argent et d’or appelé electrum, elles présentent les caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques et marquées d’un signe authentifiant leur étalonnage. Elles apparaissent ensuite progressivement en Europe et en Chine.
Dès lors, les échanges de marchandises s’accélèrent et connaissent leur apogée avec les conquêtes des grands empires grec et romain. Chaque royaume ou empire avait ses pièces frappées du portrait ou de l’effigie de son roi ou de son empereur.
Le rôle de l’innovation, de l’énergie et de la rareté dans l’histoire des monnaies
La quantité des premières monnaies marchandises et métalliques (sel, orge, coquillages, bronze, etc.) dépendait de leur rareté dans l’environnement. Leur accessibilité (production/extraction) était liée à l’innovation des méthodes de production qui déterminait alors l’effort et la dépense d’énergie nécessaire à leur création.
Il est logique de penser que l’effort du marchand pour produire sa valeur est d’une manière ou d’une autre corrélé à l’effort nécessaire pour produire la monnaie. Si l’énergie pour produire un service ou produit est supérieure à l’énergie indispensable pour produire la monnaie, alors l’intérêt de continuer son activité de marchand/commerce perd de son sens. Il est évident que l’innovation et les techniques de production des monnaies ont joué un rôle dans leur stabilité. Au fil de l’histoire, la rareté a joué son rôle pour définir une réserve de valeur commune. L’humanité a consciemment ou inconsciemment corrélé la rareté à l’énergie, devenue alors la règle naturelle commune à tous les utilisateurs d’une monnaie.
Le lien entre le prix de Bitcoin et l’activité de minage est lui aussi en grande partie lié à l’innovation (machine de minage) et à l’énergie (coût de production).
La monnaie était un succès en raison de sa durabilité, de sa facilité de transport et parce qu’elle avait une valeur intrinsèque. Des atouts qui en ont fait un instrument de contrôle politique des souverains, facilitant la collecte des impôts, finançant les armées et développant le commerce transfrontalier. La monnaie était le reflet de la puissance économique et militaire d’une nation.
L’histoire de la monnaie papier
C’est en Chine que les premiers billets apparaissent au XIᵉ siècle pour pallier la pénurie de métal, éviter les vols et faciliter les longues distances à parcourir.
Au XIVᵉ siècle, les banquiers italiens créent en Europe des lettres de change, que l’on peut apparenter à l’ancêtre du chèque, pour remédier aux attaques récurrentes des convois d’or. C’est à partir de ce moment qu’on assiste à l’avènement des banques.
La monnaie fiduciaire
En 1685, au Canada, les colons français inventent la monnaie fiduciaire (du latin fiducia qui signifie la confiance). Les pièces (monnaie divisionnaire) et les billets (monnaie financière) constituent la monnaie fiduciaire, dont la valeur n’est plus fixée par leur valeur matérielle, mais par la confiance que l’usager accorde à leur valeur inscrite.
Progressivement, celle-ci remplace la monnaie à valeur intrinsèque (La monnaie métallique et sa valeur intrinsèque liée à son extraction et sa rareté). Un organisme centralisateur, tel qu’un État, garantit et impose la monnaie fiduciaire. Elle est émise par la banque centrale du pays concerné et a à la fois cours légal et cours forcé. Cela signifie que sa valeur est reconnue par l’état et qu’elle ne peut pas être échangée contre de l’or.
Aujourd’hui, la plupart des économies du monde utilisent la monnaie fiduciaire. En France, la Banque de France, accréditée par la Banque Centrale Européenne, fabrique et met en circulation les billets. C’est La Monnaie de Paris qui gère la création des pièces de monnaie. On dit de la monnaie fiduciaire qu’elle est libératoire. Cela signifie qu’elle permet, par un simple échange, de se libérer d’une dette. Actuellement, on estime qu’elle représente 10% de la monnaie en circulation dans la Zone Euro.
💡 À noter : une politique monétaire irresponsable peut conduire à l’inflation, voire à l’hyperinflation d’une monnaie fiduciaire. On assiste alors à une dévalorisation de celle-ci. Sa valeur faciale reste la même, mais sa valeur d’échange baisse entrainant une perte de pouvoir d’achat.
La suprématie du Dollar
En juillet 1944, au lendemain de la 2ᵉ Guerre mondiale, les représentants de 44 pays se réunissent à Bretton Woods aux États-Unis pour négocier l’avenir des finances et du commerce d’après-guerre. À l’issue de ces négociations, le dollar américain devient officiellement la monnaie des transactions internationales en l’adossant à un taux fixe de convertibilité en or. Ces accords donnent alors naissance au Fonds Monétaire International et à la Banque Mondiale. Ces deux institutions allaient accorder des prêts en dollars aux pays ayant des problèmes économiques après la fin de la guerre, marquant un tournant dans l’histoire de la monnaie.
La fin de la convertibilité de la monnaie en OR, un événement historique.
Le 15 août 1971, le président américain Richard Nixon met fin à la convertibilité du dollar en or en réponse aux déficits budgétaires. En effet, la dégradation de la balance des paiements des États-Unis causée par la guerre du Vietnam et le financement de l’État-providence creusent leurs déficits. Depuis les années 1960, les réserves de dollars accumulées par les principaux exportateurs vers les États-Unis provoquent une inflation inquiétante.
La République fédérale d’Allemagne accélère la fin du système en demandant le remboursement de ses excédents de dollars en or. Pour préserver leurs réserves d’or, les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971. C’est à cette période que le secrétaire américain au Trésor, John Connally, déclare : « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. »
La monnaie scripturale
La monnaie scripturale fait son apparition avec la création des comptes bancaires. Elle est entièrement dématérialisée, car on l’inscrit sous forme d’écriture sur une ligne de compte.
La monnaie scripturale est créée par les banques commerciales, mais peut être transformée en monnaie fiduciaire.
Fin 2023, la monnaie scripturale représentait plus de 90% de la monnaie en circulation dans la Zone Euro. Les paiements en ligne et l’essor des banques digitales facilitent son développement.
Parmi les moyens de paiement scripturaux, on retrouve le chèque, le virement, le prélèvement ou encore la carte bancaire.
À noter : la carte bancaire, le chèque et le virement bancaire ne doivent pas être confondus avec la monnaie. Ce sont des instruments qui servent de support à la monnaie et en sont le véhicule. Leur destruction n’entraîne pas la destruction de la monnaie.
Les cryptomonnaies : nouveau chapitre de l’histoire de la monnaie
Également appelées monnaies virtuelles ou crypto-actifs, les cryptomonnaies sont des monnaies électroniques qui reposent sur la technologie de la blockchain.
Bitcoin, la plus connue d’entre elles, a été lancée en 2009 par un certain Satoshi Nakamoto. Il s’agit du premier réseau monétaire électronique pair à pair décentralisé. Contrairement aux monnaies fiduciaires, qui reposent sur une confiance centralisée, Bitcoin repose sur un protocole qui s’affranchit des intermédiaires de confiance grâce à la preuve de travail (Proof of Work). Il s’agit d’un processus qui permet de sécuriser les transactions de manière totalement décentralisée par sa communauté de participants (les mineurs).
Depuis, de nombreuses cryptomonnaies (altcoins) ont vu le jour, parmi lesquelles Ethereum (ETH), Ripple (XRP), Litecoin (LTC), Kaspa (KAS). Il existe également des cryptomonnaies ou crypto-actifs adossés à des monnaies fiduciaires ou à l’or.
Les stablecoins, la solution à la volatilité du marché crypto
Les stablecoins ont été créés pour résoudre le problème principal des cryptomonnaies : la volatilité. Leur valeur est censée rester la même que l’actif qu’ils représentent. En 2014, Tether crée le premier stablecoin adossé au dollar américain : l’USDT. C’est un stablecoin centralisé. Par ailleurs, il existe des stablecoins décentralisés indexés sur d’autres cryptomonnaies et des stablecoins algorithmiques utilisant un consensus. Il agit comme une sorte de banque centrale pour maintenir la stabilité du prix. Aujourd’hui, les stablecoins représentent 5% de part de marché dans l’univers de la crypto. Ils dépassent les 150 milliards de capitalisation début 2024.
De nombreuses banques centrales ont des projets de stablecoins adossés à leur propre monnaie. Il s’agit de MNBC (monnaie numérique de banque centrale). Vont-elles écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la monnaie ?
💡 Et la monnaie FIAT ? Elle désigne la monnaie qui est émise et régulée par une banque centrale sous le contrôle de l’état. Ce terme est largement employé dans la cryptosphère.
Et après ? L’histoire de la monnaie continuera de s’écrire.
La monnaie continuera d’exister et les formes qu’elle prendra évolueront en fonction des besoins des populations. Ainsi, de nouveaux moyens de paiement verront le jour (empreintes digitales, reconnaissance vocale,…). Quant à Bitcoin, il n’a pas fini de faire parler de lui.
Envie d’en savoir plus sur Bitcoin, son histoire et son fonctionnement ? Lisez notre article “La Révolution Bitcoin”.
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